| Solution au problème   de février 2010 
            
              | Le problème: |  
              |  | MP93Problème de janvier 2010
 Après chaque match, les onze joueurs de l'équipe locale de football se réunissent au bar pour prendre un verre. Ensuite ils roulent deux dés, et le joueur dont le numéro de chandail est la somme des valeurs obtenues paie l'addition. (Ils portent les numéros 2 à 12.) Votre mission du mois est d'apporter un peu de justice à cette opération. Montrez comment on peut piper deux dés, un vert et un rouge, de telle sorte que les onze sommes de 2 à 12 soient équiprobables, ou démontrez que c'est impossible. 
 Nous avons reçu des solutions correctes de 
                  
                    
                      | Claudio Baiocchi (Italie)
 | Bruce Golfman (Autriche) |  
                      | Bojan Basic (Serbie) | Cornel Gruian (Roumanie) |  
                      | Luigi Bernardini (Italie) | Benoît Humbert |  
                      | Lou Cairoli (États Unis) | David Jackrel (États Unis) |  
                      | Bernard Collignon (France) | Magnus Jakobsson (Suède) |  
                      | Shai Covo (Israël) | Normand LaLiberté (Ontario) |  
                      | Jan van Delden (Pays-Bas) | Matthew Lim (États Unis) |  
                      | Allen Druze (États Unis) | Claude Morin (France) |  
                      | Mei-Hui Fang (Autriche) | Vincent Pantaloni (France) |  
                      | Philippe Fondanaiche (France) | John T. Robinson (États Unis) |  
                      | Tom Fuzesy (Regina) | Ray Van Raamsdonk  |  |  La solution: Parmi nos correspondants, on trouve des
théoriciens et des pragmatiques. Ces derniers ont cherché
des solutions imaginatives au problème des footballeurs, comme
par exemple:
 
            Limiter les
              configurations acceptées: Selon Covo, les footballeurs
              devraient rouler les dés jusqu'à ce qu'un 1 apparaisse
              sur le dé rouge ou un 6 sur le dé vert, ce qui rend les
              onze sommes équiprobables.Changer les
		      numéros sur les dés: Selon Laliberté et
		      Collignon, les faces du dé vert devraient porter les numéros
		      0, 2, 4, 6, 8, 10, et celles du dé rouge les numéros 1 et
		      2. Les douze sommes de 1 à 12 sont alors équiprobables. 
		      Si on obtient une somme de 1, on doit relancer, ou encore convaincre
		      l'entraineur ou le propriétaire du bar de payer.Changer les
		      numéros et les probabilités sur les dés, et les
		      rouler en succession: Selon Baiocchi, le dé vert doit
		      être pipé de telle sorte que la probabilité de
		      sortie de la  face 1
		      soit 6/11, la probabilité de sortie des faces 2 à 6
		      étant 1/11. On lance d'abord le dé vert, et si une des
		      faces 2 à 6 apparaît, le joueur correspondant paie. Si la
		      face 1 apparaît, on lance le dé rouge dont les faces
		      portent les numéros 6 à 11, et le joueur
		      correspondant  à  la somme des valeurs obtenues paie.
		      
             Selon les puristes, piper les dés veut dire
		    changer les probabilités d'obtention des faces, sans changer les
		    numéros ou la procédure d'aucune autre façon. Avec ces règles, le
		    problème des footballeurs est insoluble:
 Il est impossible d'affecter
		    des probabilités p1,
		      p2, ..., p6 au faces 1 à 6 du de rouge,
		    et des probabilités q1,
		      q2, ..., q6 aux faces 1 à 6 du de vert
		    de facon à rendre les onze sommes équiprobables. 
 Nos correspondants ont utilisé deux approches
		    pour démontrer ce résultat.  Première
approche. Nous reproduisons la solution de Claude Morin.
 Soit pk (resp. qk)
		    la probabilité d’apparition du chiffre k sur le dé vert (resp.
		    rouge). La probabilité d’obtenir la somme k est égale à ∑i+j=kpiqj avec i et j entre 1 et 6. Introduisons les
		    polynômes 
 P(x) = p1+
		    p2x1 + p3x2 + p4x3 + p5x4 + p6x5et Q(x) = q1+
		      q2x1 + q3x2 + q4x3 + q5x4 + q6x5.
 
 Si les 11 sommes sont équiprobables on obtient: 
 P(x)Q(x) = (1/11) ∑0≤k≤10 xk = (1/11)(x11 - 1)/(x - 1).
 Cette égalité est impossible car le
		    polynôme x11 −1 n’a qu’une racine réelle, 1, alors que les polynômes P et Q, de degré 5, on chacun au
		    moins une racine réelle.
 Deuxième
		    approche. Nous reproduisons la solution de Vincent Pantaloni. 
 
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