Solution au problème de mai 2005

Soit a0, a1, a2, ... une suite telle que

            (1)            a1 = 1, et

            (2)            pour toute paire m >= n d'entiers non négatifs, a2m + a2n = 2(am+n + am–n),

Déterminez a2005.

Ce problème est paru dans la compétition par équipes commanditée par la section centrale nord de la Math Association of America, qui s'est tenue au Collège Concordia (Minnesota) le 10 novembre 2001.

Ce mois ci nous avons reçu des solutions correctes de 

Anarag Agarwal (États Unis)

Philippe Fondanaiche, (France)

Theerasak Asawanonwiwat (Thaïlande)

H.N. Gupta (Regina)

Felix Arnaiz Lanzo (Espagne)

Xavier Hecquet (France)

Ricardo Barroso Campos (Espagne)

Wolfgang Kais (Allemagne)

Pierre Bornsztein (France)

Arne Loosveldt (Belgique)

Bernard Carpentier (France)

Patrick LoPresti (États Unis)

K.A. Chandrashekara (.com)

M. Marinescu (.com)

Zdravko Cetkovski (Macédoine)

Anonyme

Pablo de la Viuda (Espagne)

Richard Wood  (Dartmouth NÉ)

Krishna Prasad (.com) Tran Thanh Phuong (.com)

Réponse:

a2005 = 20052 = 4 020 025.  En effet, pour tout entier positif n, n2 est la seule valeur satisfaisant aux relations specifiées.

Un problème comme celui-ci s'attaque en trouvant quelques valeurs de an

Posons m = n = 0 dans (2):

Alors a0 + a0 = 2(a0 + a0) donc 2a0 = 4a0, et ainsi

(3)  a0 = 0.

Posons n = 0 dans (2), alors pour un m quelconque:

a2m + a0 = 2(am + am), donc selon (3) 

(4)  a2m = 4am

Posons n = 1 dans (2), alors pour un m quelquonque:

a2m + a2·1 = 2(am+1 + am–1) et puisque a2 = 4a1 et a2m = 4am (selon (4)), on en déduit que 

(5)  am+1 = 2am – am–1 + 2a1.

dans (5) par 1 selon (1) — et c'est en fait le seul endroit ou l'on utilise (1) — on obtient finalement

(6)  am+1 = 2am – am–1 + 2

a0 = 0 et a1 = 1, on utilise (6) pour trouver a2 = 4, a3 = 9, a4 = 16, et ainsi de suite.  On peut poursuivre ainsi jusqu'à n = 2005 ou bien trouver une suite logique, dès qu'elle saute aux yeux.  Fort heureusement, tous nos correspondants se sont vite rendu compte que an = n2.  Par contre le problème ne s'arrête pas là.: il faut en effet démontrer cette égalité.  Il ne suffit pas de remarquer que la suite an = n2 satisfait aux conditions (1) et (2) sans démontrer l'unicité.  Parmi nos soumissions il y avait deux façons satisfaisantes de terminer le problème.

Démonstration par induction.

Nous savons déjà que l'assertion an = n2 est valide pour 0 et 1: a0 = 02 et a1 = 11.  Supposons que ak = k2 pour tout k ≤ m.  Il suffit de se servir de (6) pour montrer que am+1 = (m + 1)2

am+1 = 2am– am-1 + 2
         = 2m2 – (m – 1)2 + 2
         = 2m2 – m2 + 2m – 1 + 2
         = (m +1)2

Proof by the theory of first order difference equations.

Avec les conditions initiales a0 = 0 et a1 = 1, (6) est une équation aux différences finies.  Selon la théorie il existe une solution unique de la forme an = A + Bn + Kn2.  Nous avons déjà démontré que A = B = 0, et K = 1; donc l'unique solution est an = n2.  Ceci complète notre deuxième démonstration.

Commentaires.

  1. Sans la condition (1), la condition  (5) donne K = a1, qui donne an = a1 n2 comme solution générale.
  2. Hecquet donne une deuxième solution qui donne une solution directe sans appliquer l'équation (6) 2005 fois. Son idée est de réduire le problème au calcul des termes dont l'indice est une puissance de 2, où il peut appliquer (4): a2k = 4a2k-1.  Les trois premières étapes sont

a2005 = a(1024+981) = 2a1024 + 2a981 - a43
a981 = a(512+469) = 2a512 + 2a496 – a43
a469 = a(256+213) = 2a256 + 2a213 – a43

En se servant de quelques raccourcis, il arrive en huit étapes à une liste d'équations dont les valeurs sont toutes connues, avec lesquelles il obtient a2005 = 4 020 025.  Si nous avions attendu jusqu'à 2048 pour poser le problème, sa méthode aurait vraiment bien fonctionné!

 

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